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J’ai déjà mentionné que la cellule capitaliste-socialiste avait les caractéristiques à la fois d’une cellule humaine et d’une fusée. Il m’apparaîssait essentiel de créer un lien ou un outil entre l’amélioration de l’individu et l’amélioration de la collectivité. J’ai déjà entendu dire qu’il faudrait changer les structures de la collectivité pour que l’amélioration de l’individu se fasse. D’autres prétendaient qu’il faudrait plutôt changer l’individu pour améliorer la collectivité. J’ai choisi une position intermédiaire, c’est-à-dire créer de toutes pièces une cellule composée d’un nombre variable d’individus (à la dimension d’un lieu de travail) en vue d’en faire un microcosme ou un échantillon de l’humanité. En fait, je me demande si cela ne se rapprocherait pas de l’application pratique au niveau de la cellule-souche, d’une science qui s’appelle la prospective. Il s’agit d’une science qui a pour objet l’étude des causes techniques, scientifiques, économiques et sociales qui accèlèrent l’évolution du monde moderne et la prévision des situations qui pourraient découler de leurs influences conjuguées.

La formation de cette cellule exige, bien sûr une volonté de deux parents de s’unir. Dans ce cas-ci, nous avons identifiés l’entité capitaliste et l’entité socialiste comme parents éventuels. Parmi les millions de <spermatozoïdes> capitalistes qui sont susceptibles d’être sensibilisés au fait qu’il doit y avoir une fusion avec <l’ovule> socialiste, il faudra qu’il y en ait de la trempe de Monsieur Soros qui prenne la tête du courant. Je dois avouer qu’après avoir pris connaissance de la philosophie de Monsieur Soros, si j’étais <l’ovule> socialiste, je souhaiterais que ce soit lui qui me rejoigne. D’ailleurs, j’ai l’intention de l’inviter à visiter mon site afin de voir si nos points de vue sont conciliables. Si mon point de vue est valable et que s’il s’y intéresse, la suite serait très prometteuse car l’article plus haut, mentionne justement que < quand il fait une transaction financière, les autres le suivent, d’où son grand pouvoir>.

En supposant que nous en venions à ce stade d’intéressement, la volonté de l’entité capitaliste suivrait le même canal du pouvoir (solidarité ministérielle, ligne de parti) et un programme musclé de création d’emplois basé sur la réduction du temps de travail assorti de crédits d’impôts sur une formule d’intéressement des employés aux résultats de l’entreprise deviendrait réalité. A partir de là, tout serait en place pour que la cellule-souche capitaliste-socialiste se forme. Il s’agit là d’une partie du moyen ou du plan que j’ai choisi pour changer le monde, c’est-à-dire que c’est la collectivité qui met en place un climat favorable à l’amélioration de l’individu. Ceci équivaut à la première étape dont Teilhard de Chardin préconisait,< totalisation de chaque opération par rapport à l’individu>.

La partie du moyen ou du plan que j’ai choisi pour que chaque individu accepte de changer son comportement pour que l’ensemble de la collectivité soit améliorée est nécessairement un peu plus compliqué. Le truc, c’est de mettre en place une formule qui fait en sorte que chaque individu se sente invité, encouragé, ou incité à donner le meilleur de lui-même pour l’avancement des critères qui profiteraient à tous les autres et à lui-même, bien sûr, parce que tous les autres feraient de même pour lui. Il s’agit là du rêve qu’exprime Teilhard de Chardin exprime dans son livre < L’énergie humaine>. “Imaginons une Terre où les humains seraient avant tout (et même en un sens, uniquement) intéressés à réaliser leur accession globale à un être universel passionnément désiré, dont chacun reconnaîtrait, dans ce qu’il y a de plus incommunicable en son prochain, une vivante participation. Dans un tel monde la contrainte deviendrait inutile pour maintenir les individus dans l’ordre le plus favorable à l’action, pour les orienter au sein d’une libre concurrence, vers des combinaisons meilleures”. On est très loin de la théorie X où les individus doivent être convaincus, menacés, punis, contraints ou contrôlés. Et pourtant c’est ce que rend possible le fait de faire partie d’une cellule capitaliste-socialiste. Il s’agit là de la deuxième étape prévue par Teilhard de Chardin dans la dernière phase de l’évolution < Totalisation de l’individu par rapport à lui-même>. C’est donc la combinaison de ces deux étapes (collectivité en faveur de l’individu et individu en faveur de l’ensemble) qui concrétisera la troisième étape <Totalisation des individus dans le collectif humain>.

Dans la pratique, le schéma devrait en faciliter la compréhension. Le grand triangle représente l’ensemble des membres d’un lieu de travail au moment d’une assemblée décisionnelle sur un projet ou sujet d’importance. Chaque petit triangle représente un membre dans la position qu’il occupe selon son mérite au moment de cette assemblée. Position qui est basée sur une échelle de points qu’il s’est mérité par sa contribution à un certain nombre de critères concernant soit la productivité ou soit la qualité de vie. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de savoir cela mais pour connaître la hauteur du triangle et par conséquent son nombre de degrés, il s’agit simplement d’extraire la racine carrée du total des membres. Par exemple, le schéma indique qu’il y a douze degrés parce qu’il y a 144 membres.

Afin d’inciter les membres à travailler sur les deux aspects, productivité et qualité de vie, la position du membre sera toujours basée sur l’ensemble des points pour l’aspect le plus bas. La position du membre détermine le nombre de voix auxquelles il a droit dans une assemblée décisionnelle et le nombre de parts transformables en réduction du temps de travail. La façon de procéder afin de savoir comment et quand le membre pourra profiter de cette réduction du temps de travail est à étudier. Par exemple, dans le schéma qui est fait pour 144 membres, le membre situé dans la pointe supérieure a droit à douze votes et à douze parts dans une éventuelle répartition de profits. Ceux du sixième niveau, six votes et six parts et ceux du bas, un vote et une part chacun.

Dans le cas d’une répartition de profits, découlant d’économies sur les coûts de production, découlant elles-mêmes des suggestions des membres, transformable en réduction du temps de travail, elle se ferait en deux temps. Sur cette base de calcul pour déterminer le niveau de pouvoir et la récompense des efforts de chacun cela donne un total de 650 votes ou de parts à distribuer à l’ensemble des membres. Supposons qu’un montant de 195,000$ (ce montant ajusté pour les besoins du calcul) serait à distribuer. Dans un premier temps, ce montant sera séparé en trois, c’est-à-dire qu’un tiers reste à l’entreprise, un tiers à répartir selon la position des membres à ce moment-là et un tiers pour la création d’un fonds conjoint, entreprise et employés. Ce fonds servirait à financer des cours concernant chacun des critères. De cette façon toutes les économies qui découleraient de l’augmentation de la productivité serait partagées sur une base de 50/50. Personnellement, je crois qu’une entreprise devrait accepter cet arrangement si elle veut être prise au sérieux. De plus, toutes les suggestions d’un employé devrait être évaluées par un comité composé de membres des deux parties. L’inventeur, devrait recevoir une prime de 10% avant répartition en trois. Si l’invention est appliquée dans d’autres unités de gestion de l’entreprise, les économies reviendront aux initiateurs. Enfin, étant donné que l’amélioration apportée aura des retombées sur un nombre indéterminé d’années, il faudra en tenir compte dans l’évaluation.

Dans un deuxième temps, les 65,000$ qui restent aux membres seraient répartis en 650 parts soit 100$ chacune. Ce qui fait que celui qui est au sommet du triangle recevrait 12 fois 100$ et ceux de la base 100$ chacun. Sur une base de 15$/heure , la transformation en réduction du temps de travail donnerait 80 heures au premier et environ 7 heures à ceux de la base.

Cette fusion des intérêts capitalistes et des apirations sociales produira la cellule-souche d’un mutant du futur mi-capitaliste, mi-socialiste dont la nouvelle philosophie fera régner la justice, la solidarité et le souci d’assurer un développement durable. Le temps qu’il faudra avant que cet humain à l’esprit nouveau remplace l’ancien est conditionnel à l’intérêt que nous porterons à la multiplication des cellules. Je dis bien l’intérêt parce que pour le mode d’emploi étant donné que nous avons le modèle, il ne devrait pas y avoir de problème. En effet, pour la cellule humaine aussitôt que la fusion est complétée débute un processus de division cellulaire. Chaque nouvelle cellule comporte une morceau de la cellule primaire (cellule-souche). Une première couche de cellules forme le cerveau, l’épine dorsale, les nerfs. Une deuxième couche, les principaux organes et une troisième, le squelette, le coeur et les muscles. C’est alors que du stade d’embryon qu’il était, il passe à celui de foetus pour continuer sa croissance jusqu’à la naissance.

Comparée à la cellule humaine, le grand triangle représente l’ensemble des membres (petit triangle) avec leurs caractéristiques: dons, talents, habilités, ce qui équivaut aux gènes de la cellule. Tous ces dons, talents et habilités comme les gènes, se concentrent dans les 23 critères qui représentent les 23 paires de chromosomes de l’humain. La fusion de la cellule capitaliste-socialiste complétée, un processus de copies conformes devrait se produire à toutes les unités de gestion d’une grande entreprise. Comme dans la cellule humaine, à chaque formation d’une nouvelle cellule un morceau de la cellule-souche serait inclus sous la forme du délégué qui occupe la partie supérieure du grand triangle pour symboliser que ce sont les meilleurs éléments de chaque cellule qui se rassemble pour des décisions qui concerne un ensemble d’unités de gestion. On procède de même à chaque fois qu’un niveau de cellule se superpose comme cela se passe dans les superpositions des couches de cellules humaines.

Même si beaucoup de chemin serait parcouru à ce moment-là, c’est-à-dire que plusieurs secteurs d’activités économiques d’un pays seraient reliés par ces regroupements et superpositions de cellules, cette période ou étape ne correspondrait qu’au stade embryonnaire. Mais le passage de l’état de foetus à la naissance devrait se faire assez rapidement en raison de l’impossibilité pour les autres entreprises du même type de concurrencer une économie qui aura choisi d’employer le moteur création/coopération. Elles devront donc, soit se laisser acquérir, soit s’associer ou soit adopter ce nouveau moteur. Quelqu’en soit le moyen, le changement de l’esprit de l’homme s’effectuera pour le bien de tous. Les similitudes avec une fusée consiste essentiellement à sa forme, l’énergie assurant sa propulsion, le système de guidage, la puissance d’accélération et sa capacité de se libérer de l’attraction terrestre.

Nous retrouvons donc l’ensemble des membres dans le grand triangle avec les mêmes qualités, dons, talents ou habilités qui représentent tout l’aspect sophistiqué de la fusée, système de guidage et de communication avec ses circuits intégrés et ses milliers de transistors. Plus bas se trouve la chambre de combustion et son carburant. L’énergie proviendrait de la réaction que produirait sur les neurones des membres, tout ce qui motive (argent, pouvoir, réduction du temps de travail etc.) Cette réaction inciterait les membres à parfaire leurs connaissances, à développer leurs talents ou habilités.

Cette forme d’énergie serait celle qu’avait souhaité voir Albert Einstein. En effet, ayant réalisé que sa célèbre équation E=Mc2 avait conduit à l’invention de la bombe atomique, il avait proposé pour échapper à un possible conflit nucléaire, d’opposer à la réaction en chaîne des neutrons, une réaction en chaîne de la lucidité, donc des neurones. Comme la fusion nucléaire, cette énergie est inépuisable car elle fait appel à l’intelligence et que l’intelligence est exponentielle. Comme tu le sais sans doute, il s’agit d’un grand mot qui signifie qu’une fois enclenchée et soumise à certaines conditions la progression (croissance démographique) devient impossible à évaluer à moins d’en connaître le résultat d’avance. Par exemple, s’il était possible de plier une simple feuille de papier cinquante fois sur elle-même la pile ainsi obtenue atteindrait une hauteur équivalente à la distance de notre planète à la planète Mars.

Les agents motivateurs du capitalisme inscrits au centre après avoir agi sur les talents des membres produisent une poussée vers le bas en passant obligatoirement par les 23 critères (traits verticaux). Ceci a comme résultat d’élever l’ensemble de la cellule capitaliste-socialiste vers des sommets de productivité et de croissance de tous les aspects humains de chacun des membres. Dépendamment de la qualité et de la quantité d’énergie motivante et du choix judicieux des critères, la cellule deviendra l’agent de changement de l’humain ou du mutant du futur. Cette constante amélioration de l’humain nous permettrait symboliquement de nous libérer de l’attraction terrestre, nous éloignant des objectifs actuels de domination, de production inutiles ou nuisibles et en nous élevant vers d’autres plus nobles pouvant satisfaire les aspirations humaines. Et si l’on veut bien lui donner une dimension spirituelle, en suivant la ligne de pensée de Teilhard de Chardin se donner l’objectif de rassembler tous les humains vers un point commun d’intérêt ce qui doit être le plus grand désir de Celui qui a créé le monde, quel qu’en soit l’idée que l’on se fait de Lui. Combien de temps faudra-t-il pour que l’humanité soit contenue ou représentée dans une seule fusée <habitée > ou < dirigée> par les personnes ou membres qui auront été les plus méritantes de la planète en ayant franchi la dizaine de niveaux ou superposition de couches de cellules capitalistes socialistes? D’après Monsieur Albert Jacquard, il faudrait une génération pour transformer le moteur alimenté en énergie par la compétition en celui de la création/coopération.

S’il a raison, ceci signifierait que nous aurions un gouvernement mondial composé d’élites dans tous les domaines au lieu d’élus par des moyens plus ou moins démocratiques. Evidemment, cela paraît un échéancier très court, mais j’aimerais te rappeller deux points d’importance capitale. Le premier, c’est que l’on peut estimer, qu’après la longue couvaison du catoblépas qui dure depuis que les humains ont développé le goût de se dominer les uns les autres, son éclosion aurait duré vingt ans et il serait apparu sous la forme de la mondialisation des marchés. En conséquence, pourquoi ne pas croire que quelque chose qui aurait plutôt donner le goût de s’entr’aider les uns les autres et qui aurait été couvé durant le même temps, ne prendrait pas aussi vingt ans pour éclore et travailler à humaniser ou socialiser l’autre partie de nous-mêmes. Le deuxième point, c’est que je demeure convaincu avoir expérimenté et avoir été témoin que l’impossible devient possible dans les cas où on accomplit une action en croyant qu’elle est bonne pour nous et bonne pour tous les autres. Que cela se produit aussi lorsque l’on fait quelque chose en faveur des plus faibles. Alors, lorsque tu l’auras expérimenté toi-même dans une situation qui te paraît impossible, tu devrais avoir le goût de croire que cela pourrait se produire à un niveau plus grand.

Si dans une vingtaine d’années, nous en sommes rendus à l’étape où le monde sera représenté par quelques centaines de délégués qui auront tous traversé les couches de cellules capitalistes-socialistes et qui seront réunis à l’intérieur d’une fusée virtuelle, c’est que nous aurons réalisé le rêve de ceux qui déploraient le pouvoir pyramidal. En faisant référence à l’armée, Albert Einstein se vidait le coeur en déclarant <Si quelqu’un peut avec plaisir marcher derrrière une musique, je le méprise, car ce n’est que par erreur qu’il a reçu un cerveau, puisque la moëlle épinière lui suffit tout à fait>. Quand on pense qu’au Canada, nous avons un gouvernement élu majoritairement avec 38% des votes et que ce gouvernement est pris dans le double carcan de la solidarité ministérielle et de la ligne de parti, on ne peut s’attendre à des projets de loi qui vont dans l’intérêt général . Voici ce qu’en pensait Voltaire en 1734. ‘Nous n’avons pas le droit d’être inutile. Notre passage sur terre doit être utile aux autres. La cause du progrès est entre nos mains, sans paresse mais sans trop d’ambition”. Il distingue deux catégories d’hommes. ‘Une élite pensante internationale qui a un rôle à jouer dans le développement de la civilisation et une masse qui ne pense guère et qui est facilement manipulable. Cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à l’éclairer mais dans l’état actuel des choses, il serait absurde de vouloir que les masses encore ignorantes deviennent dirigeantes...”.

Pour J.-J. Rousseau, contrairement à Voltaire qui regardait le passé, lui, il regardait l’avenir et édifiait la cité future. Il croyait que “Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, que tout vient de la société. Que plus la civilisation progresse, plus la dépravation, plus les inégalités deviennent scandaleuses.On peut simplement essayer d’améliorer l’état social en rapprochant de la nature la condition des gens civilisés en choississant des unités politiques plus petites que les grands Etats existants. Chacun pourrait alors participer activement à la vie communautaire dans le respect des intérêts d’autrui”. Ces propos tenus en 1762 démontrent bien que même en étant convaincu qu’il faudrait que chaque être humain ait droit de regard sur l’administration de la planète selon ses capacités ou ses talents, il ne pouvait que constater l’impossibilité de le faire à ce moment-là, parce que, comme Voltaire il ne pouvait imaginer que deux siècles plus tard les moyens de communication permettraient de former un système neuronal à l’échelle de la planète (internet). Ceci ferait en sorte que chaque humain habilité à voter, pourrait exercer son droit de vote dans chacune des cellules de base pour ensuite exercer son influence à travers la superposition des triangles par les votes de ceux qui se trouvent dans la partie supérieure au moment d’un vote. Le nombre de délégués impliqués dans un vote étant toujours proportionnel à l’étendue de la région concernée par la décision à prendre.

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