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Comme mentionné plus haut “l’Opération double plein emploi” a deux buts bien précis. Le premier est le plein emploi des personnes dans le sens que chacun devrait avoir un emploi convenant à ses capacités et à ses aspirations. Pour cela, il faut que les employeurs abandonnent le plan consistant à maintenir un taux de chômage artificiellement élevé qui découle de la théorie X qui suppose que les travailleurs doivent être menacés, punis, contraints, contrôlés, car ces moyens ne réussiront jamais à faire sortir les idées que le travailleur pourrait avoir pour augmenter la production. L’exemple fourni par l’article <Une usine où tout le monde est associé> démontre que la théorie Y est supérieure parce qu’elle a placé cette entreprise au premier rang dans le monde. Durant 47 ans, elle a dû traverser des périodes équivalentes au plein-emploi et pourtant le taux de roulement de main d’oeuvre était très inférieur à 1% par rapport à 3.3% pour l’ensemble des usines des Etats-Unis et la productivité s’est constamment améliorée envers le plein-emploi.

En supposant que la résistance naturelle des employeurs disparaisse et qu’elle fasse plutôt place à une ouverture sur le plein-emploi, j’imagine qu’ils se serviraient du même canal du pouvoir dont ils se servaient pour le combattre. En conséquence, étant donné que le souhait de voir émerger la solidarité pour combattre le chômage et la pauvreté s’adresse surtout à l’entité dominante, qu’elle soit économique, politique, classe sociale, race ou du domaine des croyances, ce qui va suivre va certainement sembler lui être adressé. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, l’entité dominée d’en prendre connaissance afin d’en évaluer la teneur et ainsi exprimer leur désaccord ou leur appréciation, s’il y a lieu. Aussi sans prétention ou sans me faire d’illusion, je pense qu’il est possible que des personnalités en prennent connaissance également. Je m’excuse donc à l’avance d’employer le tutoiement. C’est simplement dû au fait que je tiens à conserver l’image d’une colombe apportant un signe que la paix est possible entre vos deux entités et que ce signe est pour chacun de vous. Voici donc ce que peut s’attendre l’entité dominante en avantages ou en retombées directes ou indirectes suite à la diminution du chômage.

Pour ce faire, j’aimerais tout d’abord te donner l’opinion de plusieurs experts ou “consultants” sur le chômage. Les problèmes qu’il peut causer et des pistes de solution. Je débute avec < Albert Einstein..>

Teilhard de Chardin ne voyait pas négativement le fait que les machines remplacent les humains. Sans parler explicitement du partage du temps de travail pour la production totale de biens de consommation nécessaires à l’existence, je pense qu’il y faisait allusion dans un extrait tiré de son livre: “L’avenir de l’homme” que je copie intégralement. < Ce qui , en réalité a déchaîné et à jamais, la Machine dans le Monde, c’est que tout à la fois, elle facilite et multiplie indéfiniment notre action. D’une part, grâce à ses prodigieux automatismes, elle nous débarrasse d’un poids écrasant de travail physique et mental. Et, d’autre part, grâce au surcroît merveilleux qu’elle apporte à nos sens, en matière de grossissement, de pénétration et de précision, elle accroît constamment le rayon et l’efficacité de nos perceptions. - Satisfaction donnée simultanément à notre double tendance innée vers un maximum de conscience par un minimum d’effort: juste le rêve essentiel de tout être vivant!... Comment dans une direction aussi favorable, l’avance humaine, une fois amorcée, s’arrêterait-elle jamais? >

Plus près de nous, Monsieur Benoît Marquis, ingénieur et expert en économie, dans son livre intitulé: “Victoire définitive sur le chômage”, nous propose de réduire le temps de travail pour diminuer le chômage plutôt que d’essayer d’augmenter la consommation pour créer des emplois. Je comprends son raisonnement si l’on admet l’extrait suivant de son livre: < Le jour n’est donc pas loin où la capacité de production sera telle que théoriquement les gens n’auraient même pas le temps de consommer et d’utiliser tous les produits et tous les services disponibles ou consommeraient à une telle allure qu’ils pourraient mettre au rancart tellement de produits, à mesure que des produits plus à la mode apparaîtront, qu’on ne saura pas trouver assez d’endroits pour en disposer. Leur production même pourrait entraîner des problèmes de pollution épouvantables. Mais bien avant qu’un tel jour arrive, il y aura tellement de chômeurs, que seule la minorité travailleuse pourra se payer la richesse générée par la technologie.> Ailleurs, il mentionne qu’en un peu plus d’un siècle, on a réduit le temps d’une tâche de 480 minutes à 15 secondes. Mais ces 15 secondes peuvent être réduites à presque rien, encore plus facilement que 2 minutes ont été réduites à 15 secondes.

Je pense aussi que le partage du temps de travail devient souhaitable et même nécessaire à partir du moment où l’on se croit obligé d’inventer ou simplement maintenir des moyens pour augmenter la consommation. Quand on en est rendu là, ça ressemble beaucoup au roman intitulé “1984” où un pouvoir aussi invisible que la mondialisation des marchés avait imaginé un plan afin de tenir les gens occupés. En effet, il entretenait une situation de guerre permanente afin de détruire la production des travailleurs. Il avait choisi ce moyen parce que s’il leur avait fait creuser des trous pour ensuite les remplir cela aurait éveiller leur attention sur leur véritable intention.

Monsieur Marquis suggère de comparer notre économie de production à un long voyage sur une galère. Je signale qu’il a justement choisi un exemple ou le travail des rameurs peut être considéré comme utile.

Cet exemple qui m’apparaît d’une simplicité enfantine ne semble pas avoir été compris ou accepté par l’entité dominante parce que le budget fédéral au Canada ne consacre que 0.004% des dépenses totales de l’assurance emploi. C’est comme si l’on essayait de faire démarrer une auto ave une pile de montre. Pourtant, en Hollande ils ont eu des résultats extraordinaires en réduisant le temps de travail, non seulement au niveau de la création d’emplois mais aussi au niveau de la réduction d’impôt et de la dette publique.

Il est à remarquer que ces deux derniers items ont une influence directe sur les profits des entreprises. En Allemagne je crois, certaines entreprises ont diminué le temps de travail, et il paraît qu’il y a eu augmentation de la productivité et de la domination des coûts de production. Enfin, une étude supposément sérieuse, parce qu’elle a été faite par deux économistes du Québec mais basée sur la loi d’Okun a démontré qu’en 1981 un chômeur coûtait 66,000$ par année à la collectivité. Il est plus que probable qu’en 1999 ce montant doit être revisé à la hausse. Dans son livre M. Marquis nous brosse un tableau comparant un budget gouvernemental basé sur une situation de plein emploi et une autre avec un taux de chômage élevé qui ne laisse aucun doute sur la supériorité du premier.

J’imagine que l’entité dominante est parfaitement au courant de tous ces faits. C’est pourquoi ma conviction est à l’effet que les employeurs croient qu’il est impossible d’obtenir une productivité maximale de leurs employés sans se baser sur la théorie X. Au risque de me répéter, toute ma démarche vise à te prouver le contraire.

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