Tout ce qui précède concerne donc ce que je pourrais identifier comme étant laspect philosophique ou à long terme de «Opération double plein-emploi». Laspect terre à terre ou à court terme devrait intéresser ceux qui ont eu la curiosité de me lire jusquici car la suite concerne tous ceux qui sont en chômage ou qui travaillent trop, qui se sentent dévalorisés dans leur travail ou sous payés. Ceux qui souhaiteraient développer leur potentiel ou leur sentiment dappartenance à un groupe ou à une cause. La suite devrait intéresser aussi toute personne qui dépend directement ou indirectement, financièrement ou solidairement de tous ceux que je viens didentifier au monde des travailleurs ou des sans-travail.
Je prétends que cette opération devrait intéresser le monde des affaires parce quelle comporte la dimension productivité des entreprises. Tout comme il est démontré dans larticle paru dans Sélection du Readers Digest daoût 1962 intitulé «Une usine où tout le monde est associé», chaque ouvrier aurait un intérêt personnel à ce que les bénéfices soient les plus élevés possible. Dépendamment du type dentreprises, la partie patronale naura quà choisir les critères quelle désire faire inscrire au centre de la cellule capitaliste-socialiste et elle sera automatiquement assurée que chaque employé deviendra un chercheur didées pour faire avancer chacun de ces critères sans recourir à des moyens de surveillance exagérée ou à des menaces de congédiement. Il paraît que dans bien des cas, on arrive ainsi à éliminer jusquà 80% du personnel-cadre. Pour éviter un éventuel boycotage de la part des cadres qui ne voudront rien savoir de travailler sur un projet qui fera en sorte que sur dix individus, il en restera seulement deux en place, il faudra prévoir leur recyclage comme agent de formation pour informer les travailleurs dans chacun des critères de la cellule capitaliste-socialiste.
Pour tous les travailleurs qui sont à lemploi dorganismes où la productivité nest pas mesurable, (personnel hospitalier, policier ou autre), la réduction du temps de travail devrait suivre en se servant déléments de comparaison au niveau de la tâche afin quils ne soient pas désavantagés ou simplement laissés pour compte. En effet, même si en théorie, la réduction du temps de travail profiterait à tout le monde, il faut que leffort soit partagé le plus également possible.
Enfin, cette opération devrait intéresser ceux qui ont atteint les sommets de la richesse, les milliardaires, aussi bien par laspect philosophique développé dans la première partie de cette introduction que par laspect terre à terre de la deuxième. Justement, ils verront là loccasion de senrichir davantage en investissant ou en sassociant avec des entreprises déjà en place oeuvrant dans le domaine de production de biens et doffres de services essentiels qui seront le plus en demande lorsque les trois milliards dindividus qui gagnent moins de deux dollars par jour présentement auront les moyens de se les payer grâce à la réduction du temps de travail. Cest que je crois que lon verra de plus en plus des milliardaires du genre à Monsieur Soros «Un milliardaire philanthrope». Il paraît que pour certains riches, lorsquils ont atteint un stade où ils prennent conscience quils ne pourront pas dépenser largent quils ont gagné, ils ont le goût de créer des fondations à buts humanitaires. Et comme l«Opération double plein-emploi» a pour but délever le niveau de vie et de conscience de tous les humains, il est possible quelle soit éligible à la création dune fondation avec les avantages que cela comporte au niveau des crédits dimpôts. Cette opération étant ainsi financée par les milliardaires ou dinvestisseurs plus modestes et par tous les contribuables, les fonds seraient pratiquement inépuisables en raison dune réaction en chaîne des neurones comparables à celle produite dans la réaction nucléaire.
Cette réaction en chaîne se produirait à partir des agents notivateurs (réduction du temps de travail, primes à linventeur, honneurs etc.) qui agiraient sur les neurones de chaque membre à lintérieur dune cellule capitaliste. Autrement dit, chacun serait intéressé à faire avancer les critères où il excelle. Étant donné que tous les membres feraient de même, dans un premier temps, il y aurait effectivement une réduction de temps de travail proportionnelle à leffort quils auraient fourni. Dans un deuxième temps, cette réduction de temps de travail produirait une libération de temps qui faciliterait le perfectionnement dans chacun des critères, complétant ainsi un premier mouvement de balancier enrichi à chaque retour pour les suivants. Comme jen ai fait allusion un peu plus haut, il y aurait un autre effet de progression causé par les efforts de chacun au profit des autres et des efforts de lensemble au profit de chacun.
Un troisième effet de progression se produirait suite à lenrichissement phénoménal des régimes dépargnes enregistrés de retraite (REER) qui ont pour deuxième but la création demplois. Comme il est mentionné dans le site au chapitre «Double plein-emploi et productivité», au Québec, il existe deux fonds de ce genre (Fonds de Solidarité et Fondaction) et je suggère un moyen qui ressemble plus à une obligation quà un incitatif afin que tous les travailleurs qui sont à lintérieur dune cellule capitaliste-socialiste souscrivent au maximum.
La participation de ces fonds étant prévue dans la mise en branle de l«Opération double plein-emploi» (une heure par semaine et peut-être même deux) conditionnelle à un engagement tacite de la part des travailleurs à investir au maximum dans ces fonds, il y aurait donc des entrées de fonds toujours supérieures aux demandes de participation à lopération, en raison des crédits dimpôts rattachés à ces fonds, qui en bout de ligne, comme pour les fondations à buts humanitaires mentionnées plus haut sont payés par lensemble de la population, les contribuables. En réalité, comme aussi pour les fondations, il sagit plutôt dun investissement car les bénéfices ou avantages collectifs seront toujours supérieurs à leurs coûts.
Simplement pour en souligner deux, premièrement, le souscription maximale dans ces fonds permettra une retraite de plus en plus hâtive libérant ainsi des personnes encore en pleine possession de leurs moyens pour former un régiment de bénévoles dans des projets humanitaires en plus de faire de la place à de nouveaux travailleurs. Deuxièmement, les réserves accumulées permettront daugmenter la participation monétaire annuelle dans chaque cellule qui pourrait dépasser les deux heures par semaine prévues toujours à lavantage des nouveaux travailleurs et de lensemble.
Un quatrième effet de progression viendrait indirectement sajouter aux trois premiers. Il sagit de lautosuffisance. Bien quétant difficile à évaluer présentement, il est très possible que lautosuffisance qui est une conséquence de la réduction du temps de travail en devienne un des principaux facteurs. Cest que la spécialisation poussée conduit souvent pour ne pas dire toujours à négliger les aptitudes ou talents que possède un travailleur professionnel ou autre.
De plus, la réduction du temps de travail généralisée relancera danciennes coutumes où lon séchangeait des biens et des services (troc). Il sagit là de lantithèse dune théorie qui soutient que cest lactivité économique qui crée de lemploi alors quen réalité, elle permet simplement à un commerçant daugmenter son volume de vente. Cette théorie va jusquà préconiser la mise en place de programmes de subventions à des entreprises qui inventent des produits inutiles ou nuisibles sous prétexte quelles créent des emplois.
En plus des économies réalisées grâce à lautosuffisance et au troc, il se produirait un effet de progression au profit de lactivité humaine dans le sens que plus un travailleur produira un bien ou se donnera un service quil est capable de produire ou de se donner, plus il osera se lancer dans des production ou des actions plus difficiles. Pratiqués sur une haute échelle lautosuffisance et le troc auraient des effets incalculables au niveau de la diminution de lactivité économique au profit de lactivité humaine. Tous les emplois perdus seraient immédiatement transformés en réduction du temps de travail. Le fait que les travailleurs auraient moins de produits à acheter et moins de services à réclamer permettrait la stabilisation des prix et des salaires, cause majeure de lélargissement du fossé entre les riches et les pauvres, ces derniers ayant un pouvoir de négociation inférieur comparativement aux premiers. Maintien de la valeur des fonds de retraite. Réduction des besoins en matières premières et réduction de la pollution causée par leur transformation en produits inutiles ou nuisibles. Il ne sagit là que de quelques exemples deffets positifs. Dans un avenir peut-être pas aussi lointain que lon pourrait le croire des milliers deffets positifs plus au moins importants auront été découverts par les travailleurs-chercheurs inclus dans les millions de cellules capitalistes-socialistes.
A ce moment-là, le travail sera tellement partagé à part égale entre tous les humains pour produire des biens et pour procurer des services jugés essentiels ou utiles que lon aura limpression de sêtre affranchi du travail pénible ou ennuyeux. En effet, au risque dêtre accusé davoir transposé un paragraphe de laspect philosophique dans celui terre-à-terre, on peut imaginer que lorsque lactivité humaine se résumera à procurer des biens et des services nécessaires pour satisfaire léchelle des besoins de Maslow et que cette tâche sera partagée par tous les humains, pour tous les humains, en tenant compte aussi des avantages de lautosuffisance et du troc, on peut imaginer, dis-je que la planète se sera donné lapparence dun gigantesque chantier de construction où chacun travaillerait pour le bien de lensemble et lensemble pour le bien de chacun.
Pour ceux qui seraient sceptiques quant à la possibilité que la formule de la cellule capitaliste-socialiste soit applicable à court terme, bien quelle paraisse un peu compliquée, je suis convaincu quun jour, il faudra en arriver là. Le moment où elle sera applicable dépend dun ensemble de facteurs ou à une conjoncture que lon ne peut provoquer ni même favoriser. Il faut simplement croire à la pensée qui dit que «Rien nest plus fort quune idée qui arrive en son temps» Ce dont je crois fermement, cest que lorsque lon sera en face de la fenêtre de lancement de cette idée, il ne faudra pas appliquer une méthode goutte-à-goutte car ce serait comme si lon ne savait pas que le moteur dun avion doit être poussé à plein régime pour senvoler. Il faut donc que les intervenants soient prêts et déterminés à participer pleinement à un programme de réduction du temps de travail lié à laugmentation de la productivité semblable à celui suggéré dans le chapitre «Double plein-emploi et productivité» si lon veut espérer la mise en branle de l«Opération double plein-emploi» dans un futur prochain.
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