La galère, un bateau actionné par des rameurs, tire un chaland où s’affairent des pêcheurs et d’autres personnes dont le temps utile est entièrement consacré à préparer les repas et rendre d’autres services à tout l’équipage. Un jour, quelqu’un suggère au capitaine de changer les rames par des avirons plus perfectionés nécessitant la moitié moins de rameurs.

Etant donné que les autres membres d’équipage n’ont pas de travail additionnel à faire effectuer aux rameurs libéres, ceux-ci se retrouvent dans le chaland et de ce fait doivent quand même être nourris et transportés. Les avironneurs sont plus productifs certes mais l’ensemble n’a rien gagné. De plus, les travailleurs du chaland et les galériens se révoltent d’avoir à nourrir et à véhiculer les rameurs libérés. D’autre part, les rameurs libérés sont frustrés de ne pouvoir se rendre utiles. Les uns deviennent fous, d’autre malades, et enfin d’autres délinquants.

Un scénario plus intéressant serait de redistribuer le travail entre tous les membres de l’équipage, de façon que tous travaillent moins longtemps, et que tous aient un peu plus de temps libre.

Poursuivons la comparaison. Dans ses temps libres, l’un des rameurs découvre que par gros vent, son bouclier le jette à la renverse, il suppose donc que le vent pourrait aider les rameurs, en accrochant tous les boucliers ensemble, de façon à créeer une plus grande surface et en les fixant à un poteau élevé au milieu de la galère. Quand le vent le permet, le bateau peut ainsi voguer sans l’aide des rameurs. Le capitaine commande à ceux-ci d’aider les autres membres de l’expédition, de façon à ce que chacun puisse avoir un peu de temps libre. Ce temps libre, il est utilisé à discuter, étudier les vents, échanger des idées, établir des règles plus équitables, les suggérer au capitaine et c’est ainsi que l’expédition peut se rendre plus vite à destination avec moins d’accidents, moins d’épuisement, moins de maladies et plus de confort et d’agrément.

La galère représente le pays, les membres de l’expédition sont les travailleurs du pays, les avirons perfectionnés et l’arrangement des boucliers représente l’augmentation du taux de la productivité.

Dans le premier scénario, le capitaine n’a pas su tirer avantage de l’accroissement de la productivité, et cette productivité n’a apporté que misère et désenchantement.

Dans le deuxième scénario,le capitaine a su utiliser la productivité accrue pour améliorer le sort de tout l’équipage et raccourcir le voyage. Voilà ce qu’il faut rechercher.

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