D’autres avant nous se sont intéressés au problème du chômage et pas n’importe qui à part ça. Il s’agit d’Albert Einstein, un des plus grand homme de science des temps modernes. Le fait qu’il ait travaillé sur l’infiniment grand et sur l’infiniment petit ne l’a pas empêché d’avoir les deux pieds sur la terre. Il y a cinquante ans, il entrevoyait déjà les problèmes que causerait le chômage. Certains économistes diront peut-être qu’il était meilleur pour jongler avec des atomes ou avec le mouvement des planètes, mais je suis porté à croire qu’il avait raison de dire qu’une crise est provoquée par le processus suivant.

La concurrence fait en sorte qu’une entreprise, pour abaisser ses coûts de production cherche entr’autre à diminuer ses besoins en main-d’oeuvre. Il en résulte nécessairement que dans l’état actuel des méthodes de travail, une fraction seulement de la main-d’oeuvre peut trouver à s’employer et tandis que cette partie est déraisonnablement surmenée et les reste est automatiquement éliminé du processus de production. Par là, l’écoulement des marchandises et profits diminuent. Des entreprises échouent financièrement. Il s’ensuit une nouvelle aggravation du chômage, une diminution de la confiance dans les entreprises et, par conséquent aussi du concours apporté par le public aux banques servant d’intermédiaires; enfin, une cessation de paiement des banques provoquée par le soudain retrait des dépôts et par là, une stagnation complète de l’économie.

Evidemment, il faisait référence à la production totale de biens de consommation nécessaires à l’existence. Il me semble que, comme bien d’autres hypothèses qu’il avait avancées dans le domaine de la science et que les savants d’aujourd’hui sont en train de vérifier ou d’expérimenter, nous sommes en train nous aussi d’expérimenter comment s’est fabriquée la crise sociale que nous vivons. Je ne suis pas qualifié pour savoir si la crise asiatique ou brésilienne est la réalisation de la “prophétie” d’Einstein, mais je suis sùr qu’il y en a parmi vous qui le sont (surtout en ce qui concerne les banques). Si vous en arrivez à confirmer sa prédiction, je suppose que, vous partagerez également sa solution car heureusement, il nous a proposé un moyen de transformer cette situation négative en une autre positive”. C’est qu’étant donné que le progrès de la technique exige de l’individu, pour satisfaire aux besoins de la collectivité, de moins en moins de travail, une répartition méthodique du travail devient de plus en plus une nécessité impérieuse et cette répartition conduira à une sécurité matérielle des individus. Mais cette sécurité, avec le temps libre et la force qui resteront disponibles pour l’individu peut être favorable au développement de la personnalité.

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